L’industrialisation au XIXe siècle : quand Bains devient un pôle économique
L’arrivée des premières industries dans la région, notamment dans le domaine du textile, a également bouleversé profondément l’organisation du centre-ville. À partir du début du XIXe siècle, Bains-les-Bains profite des cours d’eau environnants, en particulier le Bagnerot, pour exploiter la puissance hydraulique.
Cet essor industriel entraîne l’émergence d’ateliers et de manufactures dans des zones proches du centre, là où main-d’œuvre et accès aux transports étaient accessibles. On assiste à la naissance d’une véritable économie vivante : les ouvriers, en majorité logés au centre ou dans ses abords immédiats, dynamisent les commerces de proximité. La place principale devient ainsi un point de rencontre entre classes sociales, unissant curistes, bourgeois et population ouvrière.
De plus, l’installation de la gare ferroviaire en 1863 accentue la connexion entre le centre-ville et le monde extérieur. Bains-les-Bains se retrouve sur la carte des grandes destinations vosgiennes grâce à la ligne Paris-Bâle, favorisant les échanges de marchandises et l’arrivée de touristes. Ce développement ferroviaire est un moment charnière qui bouleverse le visage du centre-ville, notamment avec l’emménagement de nouveaux équipements d’accueil : halles, hôtels et autres infrastructures deviennent des symboles de modernité.
La reconstruction après les guerres mondiales
Lorsque les deux conflits mondiaux frappent la France, Bains-les-Bains n’est pas épargnée. Bien que le village soit éloigné des grands champs de bataille, les réquisitions et la mobilisation affectent profondément l’économie et la vie quotidienne. Les thermes, par exemple, sont en partie détournés pour devenir des lieux d’hospitalisation pour les militaires blessés.
Mais c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale que le centre-ville connaît une véritable restructuration. Certains bâtiments, dévastés ou vieillis, sont reconstruits dans l’urgence. Les dommages causés par les pénuries et la récession obligent alors les habitants à revoir leurs priorités : les nouvelles constructions adoptent des formes plus fonctionnelles, parfois au détriment d’une certaine esthétique traditionnelle. Toutefois, quelques zones, autour de places historiques, réussissent à conserver leur charme d’antan, préservant ainsi un lien direct avec le passé.