Entre architecture industrielle et village ouvrier
Le visage de La Fayolle est indissociable de son architecture : menée d’un seul élan, la construction s’organise autour d’une grande halle de martelage, de fours de réverbère, de vastes ateliers d’étamage et d’un logement patronal tout en sobriété imposante. On distingue en particulier, le long de la Côney, une série de bâtiments en pierre, ordonnés et percés de hautes fenêtres : une esthétique utilitaire, certes, mais aussi un témoignage rare de la rationalité industrielle du XVIIIe siècle.
À côté, tout un petit « village ouvrier » s’est épanoui :
- Une dizaine de maisons alignées pour les familles d’ouvriers, surnommées « les casernes » ;
- Un jardin potager partagé ;
- Des annexes pour les bêtes et les cultures vivrières ;
- Un four à pain collectif ;
- La chapelle Saint-Michel, ajoutée au tournant du XIXe siècle.
Entre 1760 et 1830, l’ensemble prend des allures de micro-société : le site emploie métallurgistes, charpentiers, charbonniers, femmes laveuses, enfants apprentis. Aux heures fastes, La Fayolle devient un système vivant, presque autonome, tel que le décrit l’historien Jacques Haltey dans son ouvrage sur la métallurgie vosgienne (Patrimoine industriel des Vosges, 2006).