Entre héritage et mutation : la commune, toujours vivante ?
Si la réforme territoriale n’a pas tout bouleversé du jour au lendemain, elle imprime depuis bientôt dix ans une marque durable sur la vie locale. Elle a interrogé, parfois mis à mal, la place du village comme cercle d’appartenance immédiat, et modifié la gestion quotidienne de services aussi essentiels que l’accueil mairie ou la vie scolaire. Loin de déposséder totalement les habitants de leur pouvoir d’agir, elle les invite parfois à réinventer d’autres formes de lien : c’est dans les espaces associatifs, les conseils consultatifs de hameaux, ou la transmission des récits locaux que survit, voire s’invente, la mémoire des anciennes communes.
Peut-être la richesse de notre région réside-t-elle dans cette capacité à concilier l’attachement à une terre – son histoire, ses murs, ses chemins – et la souplesse nécessaire pour affronter les défis d’aujourd’hui. Pour la Vôge, le nom change, mais le territoire, lui, continue d’exister, dans le regard de celles et ceux qui l’habitent – ou le racontent.