Exodes, déclin rural et recompositions contemporaines
À partir de 1870, la tendance s’inverse. Le développement industriel des grandes vallées, de Nancy, d’Epinal, entraîne le départ des jeunes. Entre 1851 et 1906, la population du secteur chute d’un tiers : à Bains-les-Bains, elle passe de 1786 en 1861 à 1226 en 1906. Certaines communes perdent la moitié de leurs foyers en cinquante ans (source: Recensements INSEE).
Ce déclin s’accentue avec les deux Guerres mondiales, alternant retours de réfugiés (1918), installation de familles d’Alsaciens évacués (1939) puis retour à une relative stabilité après 1945. La liste des enfants de La Vôge morts au combat, répartis sur les monuments aux morts, témoigne de cette hémorragie humaine.
Depuis les années 1970-80, la courbe se stabilise, voire remonte faiblement, portée par :
- L’arrivée de retraités, souvent de l’Est ou du bassin parisien, séduits par le cadre naturel.
- Des « néoruraux », familles citadines en quête de vie proche de la nature, mais aussi travailleurs de passage attirés par la Savoie ou la Suisse, qui font une halte temporaire dans la région.
- L’installation de quelques familles issues de migrations récentes : Maghreb, Europe de l’Est (étudiants, saisonniers, travailleurs détachés).
Autant de mouvements subtils, difficiles à mesurer, mais qui se lisent dans les patronymes, les commerces, l’apparition de nouvelles fêtes ou d’associations.