Patrimoines ordinaires, regards de demain
Répertorier le patrimoine de la Vôge, c’est franchir la limite entre ce qui est “remarquable” et ce qui se vit au quotidien : la silhouette d’un pigeonnier surgi au détour d’une haie, l’allée de charmes qui marque la limite d’une ancienne ferme, la vieille enseigne de l’épicerie requalifiée en atelier d’artiste. Leur statut évolue : inventoriés, protégés, réinvestis par des associations de sauvegarde, ou tout simplement pérennisés par l’usage et la mémoire collective.
Les enjeux de transmission prennent aujourd’hui une acuité nouvelle. Entre valorisation touristique (circuit des croix, “Route des Plantes et Saveurs”), adaptation des usages (transformations d’anciens hôtels en habitats partagés), et inventaires participatifs, c’est aussi la question de ce que l’on veut garder vivant qui se pose, face à la transformation des modes de vie et à la raréfaction de certaines pratiques. Les paysages de la Vôge, loin d’être figés, forment un palimpseste vivant, où chaque génération ajoute sa marque au récit commun du territoire.